Dans le cadre de l’axe Filières du PRITH, le groupe de travail sectoriel de l’Industrie Agro-alimentaire a fait le choix de déployer une animation au plus près des entreprises et des territoires.

 

En partenariat avec les représentants du secteur de l'industrie agro-alimentaire (IAA), les territoires les plus pertinents ont été identifiés en raison d’une forte concentration d’entreprises de l’IAA. Ainsi, 3 groupes de travail ont été installés sur 3 territoires : La Petite Camargue, Castelnaudary et Lauragais Audois, Monts de Lacaune et Montagne du Haut-Languedoc.

 

Chaque groupe de travail réunit les acteurs locaux, départementaux et régionaux pouvant ou souhaitant agir pour l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés : c’est-à-dire, a minima, communauté de communes, Agefiph, unités régionales et unités départementales de la Direccte, Cap Emploi, Pôle Emploi, ….

 

Ce sont les DDETS qui assurent l’animation et le suivi de ces groupes de travail. Leur bonne connaissance des territoires, des acteurs présents et des entreprises de l’IAA qui y sont implantés constitue indéniablement un facteur facilitant pour déployer ces plans d’actions territoriaux.

 

Ainsi, les DDETS mobilisent efficacement les réseaux d’acteurs locaux, avec la volonté de mettre en place des actions et efficaces en faveur des travailleurs handicapés dans le secteur de l’agro-alimentaire.

 

La cellule projet départementale du Tarn à laquelle participent les acteurs institutionnels et les partenaires œuvrant sur le champ du handicap a initié plusieurs actions depuis 2019, et notamment la table ronde organisée le 5 avril 2022 à Lacaune sur le thème "Prévenir le handicap en agissant sur les conditions et l’organisation du travail".

 

Cette rencontre avait pour objectif de consacrer un temps d’échanges et de partages entre les entreprise agro-alimentaires du territoire et les acteurs institutionnels sur les thématiques du recrutement de personnes en situation de handicap, de leur maintien en emploi et de la reconversion professionnelle par la formation des salariés en risque de désinsertion professionnelle. Elle a permis de renforcer les liens entre entreprises et acteurs institutionnels et de rappeler l’enjeu à mobiliser les partenaires le plus tôt possible pour co-construire des réponses adaptées à chaque situation.

 

Cinq entreprises présentes à cette table ronde ont fait part de leurs expériences dans le domaine du handicap au travers des situations qu’elles rencontrent au quotidien avec leurs salariés. Elles ont également pu bénéficier d’éclairages quant aux dispositifs, outils, financements mobilisables pour les accompagner dans les solutions à apporter.

 

Le canton compte environ 650 demandeurs d’emploi, dont une soixantaine de demandeurs d’emploi travailleurs handicapés et la question du recrutement dans les entreprises du secteur de l’industrie Agro-Alimentaire implantées sur le territoire de Lacaune peut nécessiter une réponse différente de celle apportée dans le cadre des modes de recrutement classiques. En effet, si l’analyse de poste, la prévention et la détection des situations à risques ainsi que l’accompagnement sont importants à prendre en compte, la réflexion doit parfois aller au-delà des difficultés liées au handicap pour permettre des embauches. Ainsi, peuvent être interrogées l’acceptation du handicap et l’organisation interne de l’entreprise pour lever des freins à l’embauche là où la compensation du handicap a atteint ses limites.

 

L’adaptation au potentiel et aux possibilités de la personne en situation de handicap peut également être prise en compte et réfléchie, notamment en amont du recrutement, en mobilisant par exemple des Périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP).

 

Le recours au travail temporaire avec l’expérimentation menée depuis 2019 et prolongée jusqu’au 31 décembre 2022 est également une piste à explorer en termes de recrutement en ce qu’elle permet le recours à l’intérim sous le seul motif lié au handicap.

 

Le Duoday est aussi un levier d’action préalable au recrutement dans la mesure où il offre, le temps dune journée, l’opportunité à un employeur de sensibiliser ses équipes, faire découvrir les qualités et compétences professionnelles des personnes en situation de handicap et affirmer les valeurs sociales de son entreprise.

 

S’agissant du maintien en emploi, de la reconversion professionnelle et de la formation, l’enjeu est de pouvoir prévenir la désinsertion professionnelle en menant une réflexion concertée sur la mise en œuvre de moyens adaptés dès lors qu’un risque est identifié.

 

Le handicap est prégnant dans les entreprises de l’industrie agro-alimentaire où la pénibilité du travail (port de charge, gestes répétitifs…) aboutit souvent à des carrières interrompues suite à la survenance de problèmes de santé. L’adaptation de l’outil de production est une réponse pour prévenir la survenance du handicap, l’adaptation du poste de travail peut aussi venir compenser le handicap et permettre au salarié de conserver son poste de travail.

 

Il est important que les entreprises connaissent et se saisissent de l’offre de services à leur disposition pour co-construire avec les partenaires des solutions en vue de maintenir la personne dans l’entreprise et aller vers une inaptitude peut parfois être mieux accepté par le salarié s’il se sent soutenu dans une démarche de reconversion professionnelle.

 

 

Enfin, dès lors qu’une réflexion est menée quant à un projet de mobilité interne ou de reconversion professionnelle d’un salarié, l’OPCO qui finance la formation des entreprises de moins de 50 salariés peut alors être sollicité pour étudier les financements possibles.